L’abbaye de Jumièges est fondée en 654 par Saint Philibert. L’histoire du site est marquée par une succession d’épisodes de démolition et de reconstruction: au raid viking de la fin du IXe siècle succède une brève période de renaissance, interrompue à la faveur de l’abbaye de Saint-Ouen. La dédicace de l’église Notre-Dame en 1067 a lieu en présence de Guillaume le Conquérant, nouvellement sacré duc de Normandie et roi d’Angleterre. La période de prospérité et de stabilité financière qui s’installe et se poursuit jusqu’au XIVe siècle est ébranlée par la guerre de Cents Ans et des révoltes paysannes. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont marqués par l’accomplissement des travaux des Mauristes, qui dotent l’abbaye de Jumièges d’un nouveau logis abbatial. Au sortir de la Révolution, l’abbaye devient bien national: elle est vendue et démembrée, avant de susciter un nouvel intérêt sous l’impulsion romantique. En 1835 Victor Hugo qualifie l’abbaye de Jumièges de «plus belle ruine de France».
Haut Moyen ÂgeMoyen Âge gothiqueMoyen Âge romanPériode classiquePériode contemporaineClassé au titre des Monuments historiques
Plus d’informations: abbayedejumieges.fr
Restauration des ruines des bâtiments conventuels, des transepts et du chœur de l’église Notre-Dame
L’enjeu de la restauration des ruines est, outre la conservation des vestiges en place, la question de la compréhension des dispositions originelles à travers une vision romantique, étape majeure de l’histoire de ce site. Le projet propose une vision renouvelée des ruines dont les élévations sont nettoyées et purgées de la végétation trop envahissante qui nuit à leur conservation. Les parements sont restaurés au regard de leurs dispositions structurelles originelles: arrachements, pierres de taille appareillées, moellonnages enduits… Et les comblements de lacune réalisés en chaux banchée en retrait permettent la lisibilité des multiples pertes et interventions successives.
Diagnostic, étude et chantier
2012 – 2019
Coût des travaux2 416 000 €
Maîtrise d’ouvrageDépartement de Seine Maritime
MandataireCharlotte Hubert pour h2o architectes
Maîtrise d’œuvreCabinet Philippe Votruba
Aménagement du site, réhabilitation, restauration et extensions contemporaines
Le domaine de Jumièges est acquis en 1853 par la famille Lepel-Cointet. Elle préserve et amplifie la collection exposée par les Caumont, achève la réunification foncière du site historique qu'elle fait aménager par les architectes-paysagistes Henri et Achille Duchêne et construit ou adapte une partie des bâtiments dans le goût néogothique. L'état transmis par les Lepel-Cointet dans les années 1860 a durablement structuré le site et constitue la base de notre projet: le parc aux beaux sujets plantés et amples cheminements mis en place par les Duchêne, écrin pour les ruines cristallisées et accompagnées des édifices d'entrée réinterprétés dans le goût néogothique. Ainsi, le projet paysager intègre les conclusions des études successives pour révéler les dispositions anciennes enfouies et les interventions architecturales indispensables à la préservation des témoins archéologiques de l'église Saint-Pierre ou au nécessaire accès pour tous au sein de la porterie qui adopte un vocabulaire contemporain. Ces projets s'inscrivent comme une strate complémentaire d'une histoire en perpétuelle évolution. Le logis abbatial et ses jardins, édifice aussi intégré qu'indépendant au sein de l'enceinte de l'abbaye, adopte ce même parti de restauration par la restitution de son état de 1735 en place dans les années 1860, marqué par les modifications irréversibles liées à l'incendie de 1974 constituant une étape majeure de l'histoire du site.
Diagnostic, étude et chantier
En cours, depuis 2022
Coût des travaux7 200 000 €
Maîtrise d’ouvrageDépartement de Seine Maritime
MandataireEugène
Maîtrise d’œuvreh2o architectes, VPEAS, GT2i, Ingetec, Atelier FCS, Studiolo, Euclyd-Eurotop